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Des photos parce que j'aime ça, des commentaires intempestifs, parce que je ne peux vraiment pas m'en empêcher ... et je crois bien que je vais encore trouver autre chose !
La Grande Muraille représente un ouvrage défensif de l’histoire de la Chine et un des plus prestigieux monuments mondiaux. Il y a plusieurs siècles, la Grande Muraille est citée parmi les Merveilles du Monde avec le Colisée de Rome, la Tour penchée de Pise et la Mosquée Ste-Sophie d’Istanbul. Elle s’étend de l’Est à l’Ouest dans la Chine du nord en serpentant le long des crêtes de montagnes, de collines, à travers des steppes et des déserts. Sa construction dure plus de 2000 ans, de 770-476 av. J.-C jusqu’à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644).
La Grande Muraille comprend des passes, des tours de guet et des terrasses d’alarme. Ces terrasses, construites à intervalles réguliers sur la muraille ou au-delà des remparts, généralement au sommet d’une crête forment un réseau de communications pour signaux optiques. Losqu’on allume un feu d’alarme, les passes, les voies et les bourgs se communiquent l’un après l’autre le message. Sous les Ming, le célèbre général Qi Jiguang invente les tours de guet qui sont deux ou trois étages érigés tous les cent mètres où les soldats habitent avec les entrepôts des armes et des munitions.
Dans 16 provinces, régions autonomes ou municipalités, on peut encore trouver les ruines des murailles de différentes époques. La longueur totale de toutes ces murailles est estimée à plus de 50 000km. Si l’on construise une muraille d’un mètre de large et de cinq mètres de haut avec les matériaux de la Grande Muraille, elle sera plus longue que la circonférence de la terre. (Il faudrait cependant ne pas trop trainer, car j'ai pu constater que les touristes ne trouvaient rien de mieux à faire que de desceller les briques des murs pour les emplorter en souvenir... ce qui fait qu'il y a à certains endroit des trous dans les creneaux qui commencent à devenir imposants)
La Grande Muraille est un monument historique qui révèle la politique, l’économie, la stratégie militaire, et la culture des dynasties. Elle évoque encore la sagesse des généraux, l’ingéniosité et le courage des ouvriers. De nombreux soldats et civils y laissent leur vie.
Une légende populaire raconte que sous les Qin, le mari de Meng Jiangnü est désigné pour aller construire la Grande Muraille. Il n’est pas retourné chez lui après trois ans. Sa femme très inquiète, part lui apporter des vêtements d’hiver. Après un voyage très difficile, elle parvient enfin à la passe de Shanhaiguan où elle apprend que son mari y est mort et que son cadavre est enterré sous la muraille. Très douloureuse, Meng Jiangnü pleure amèrement et longtemps. Ses larmes coulent en érodant le mur. Grâce à cela, elle découvre le corps de son mari. Cette légende souligne les pertes humaines si terrifiantes que cette construction gigantesque représente.
L'interieur d'une tourelle, et un de ses habitants, auprès duquel je ne me suis pas attardée :
A la lumière des rayons de soleil qui traversent les fenêtre et sous l'oeil attentif de Mao, les ouvrières fabriquent des objets en émail cloisonné, qui seront ensuite cuits et polis.
Le Pavillon des Dix Mille Bonheurs (Wan Fu Ge) est la cinquième et dernière salle qui retient l'attention. C'est un batiment de trois étages, relié de deux pavillons latéraux par des galeries suspendues. Au centre de la salle se dresse une statue colossale de Maitreya, en pied. Elle est haute de 26 m, dont 8 m au-dessous du sol et 18 m au-dessus du sol. Elle est taillée dans un seul tronc de santal. C'est la plus grande statue en bois de ce genre en Chine. Ce tronc, offert par le Dalai Lama de l'époque pour la lamaserie, fut acheminé du Tibet. Son transport dura trois ans.
Il était interdit de prendre en photo les multiples statues de Boudha ainsi que les Bonzes. Mais j'ai traversé l'un des pavillons au moment de la prière et j'ai trouvé que les incantations de la trentaine de bonzes qui officiaient étaient vraiment impréssionnantes, et prenantes.
Le temple est encore fréquenté par les pékinois qui viennent y faire des prières et des offrandes d'encens, ou d'argent. De grosses urnes transparentes remplies de pièces et de billets montrent que malgré tout, c'est un commerce qui marche là-bas également.
Je le rapelle, j'ai trois enfants, tous trois dotés d'une personnalité bien marquée, mais très différente, voire opposée.
Et pourtant , ils se parlent...
C'est à l'écoute de leurs dialogues et de leurs réflexions que je me sens parfois propulsée en quelques instants dans un autre monde, aux frontières du réel.
Ce soir, en se levant de table, ma fille ainée, prise d'un élan d'inspiration, l'ança un retentissant "Alea jacta est", surement une façon de dire qu'il était temps pour elle de débarrasser son assiette. Quelques années d'étude du latin, ça laisse des traces, quand je pense qu'elle veut se mettre au chinois...
J'ai vu en face d'elle mon fils cadet un peu interloqué par cette phrase déclamée avec conviction, et qui pourtant n'avait pour lui aucun sens et ne contenait aucun mot de sa connaissance. Il faut dire que l'univers de cet enfant est peuplé de Tranformers, Iron Man et autres Hell Boys, sans compter les consoles, écrans et véhicules ronflants de toutes sortes.
Il ne lui fallu que quelques instants pour reprendre une contenance et pour répondre à sa soeur, sur un ton digne des meilleurs Power Rangers :
-"Aller à Turbo Test !!!"
La pauvre petite a été toute émoustillée de cette détérioration latine. Mais comme elle a beaucoup d'humour, elle a supporté l'épreuve...
Quelques instants plus tard (juste le temps de rigoler un peu, et d'expliquer, accessoirement), je rentrai dans la chambre de mon benjamin qui s'apprêtait à aller se coucher. C'est en se faufilant sous sa couette qu'il affirma, très sûr de lui :
C'est au Red Theater de Pekin que je suis allée voir ce magnifique spectacle haut en couleur : "Chun Yi :La Légende du Kung Fu" qui raconte en plusieurs tableaux l'initiation d'un petit moine boudhiste au Kung Fu, depuis son enfance ignorante jusqu'au but sacré d'illumination.
Scène 1 : Initiation
Le petit moine quitte sa mère et arrive au temple. Il est initié dans le monastère et nommé Chun Yi (l'homme pur)
Scène 2 : Apprentissage
Très assidûment, le petit moine apprend le boudhisme et le Kung Fu. Au fil des années, il grandit.
Scène 3 : Entrainement
Au bout de nombreuses années d'entrainement assidus, Chun Yi devient un "homme en fer".
Scène 4 : Illusion
Shun Yi poursuit la belle fée qu'il a créé dans sa tête, et est entravé dans ses pratiques boudhistes.
Scène 5 : Remords
Shun Yi perd sa méthode de pratique boudhiste et souffre du grand remord.
Scène 6 : Portail du Temple
Shun Yi doit passer par le portail du temple pour devenir un moine martial.
Scène 7 : Epilogue
Le vieux maitre moeurt et Chun Yi devient l'Abbé.
Les photos des différentes scènes ci-dessus n'ont pas été prises par mes soins car les photos étaient interdites durant le spectacle, mais elles sont issues du site du spectacle, où vous pourrez également retrouver la musique et diverses informations : The legend of Kung Fu
Bien que ce ne soit qu'un échantillon de cet enchantement, je vous propose de regarder cet extrait du spectacle qui dure un peu plus de 7 minutes, mais qui vaut le coup de s'y attarder, d'autant plus que la vidéo n'est pas mauvaise. Vous y croiserez des gamins qui roulent sur la tête, des plantages d'épées et des brisages de barres de fer, le tout accompagné d'une émouvante histoire (ce qui n'était pas forcement très compatible à la base), d'une mise en scène chatoyante et de compositions musicales très agréables et bien interprétées.
Mais c'est à la sortie du spectacle que plus dure était la chute, surtout lorsqu'on a les mirettes encore remplies de scènes merveilleuses.
Toute la troupe attendaient les spectateurs en posant dans le hall du théatre, prête à se livrer aux flashs des touristes. Jouer des coudes pour pouvoir les apercevoir un peu n'était en soi pas un gros problème, faisant un peu partie des règles du jeu.
Mais voir comment les acteurs se faisaient bousculer par des malotrus et brutaux personnages qui essayaient de se méler aux artistes pour se faire prendre en photo au milieu d'eux, c'était relativement révoltant. D'autant plus que, curieusement, c'était les plus jeunes acteurs qui se faisaient le plus malmener, les autres étant quand même un peu trop balaize...
Autant dire que c'était presque impossible de prendre une photo correcte...
Je vous laisse apprécier la prestation du monsieur en bleu, ainsi que le regard du gamin qui en dit long sur son envie de lui en coller une, sachant que malgré son jeune âge, il a surement la possiblilité physique de le faire au regard de son exhibition précedente et de son entrainement...
Quand à celui là, il doit être nouveau, il n'a pas encore eu le temps de s'habituer... Je vous raconte pas la gueule de mon instinct maternel quand je vois cette photo !
Quelques écritures tracées avec de l'eau, qui s'évaporeront dans la brise et seront absorbées par le sol en quelques minutes, comme les mots qui s'envolent ...
C'est un des plus célèbre temples d'architecture religieuse du pays, caractérisé par ses toits bleus et ses tuiles vernissées. La construction, sans le moindre clou, s'est achevée en 1420. C'est ici que les empereurs des Ming et des Qing offraient des sacrifices et adressaient des prières aux Dieux pour obtenir d'abondantes récoltes.
Deux fois par an, l'empereur, remontait une large allée pavée menant jusqu'au temple du Ciel où il accomplissait les rituels sacrés afin d'attirer sur l'empire les grâces célestes. Les palais du vaste parc qui entoure le temple, servaient au repos et aux audiences de l'empereur avant et après son rituel.
Les kiosques au toit de tuiles vernies, accueillent aujourd'hui les promeneurs pékinois qui viennent y jouer au cartes ou se retrouver entre amis.
Epuisée, vannée, moulinée, les jambes en coton et le tarin rempli de microbes chinois ... mais je suis là !
J'ai vu des choses merveilleuses, démesurées, émouvantes, mais parfois aussi choquantes ou révoltantes...
Je le savais bien, mais j'ai pu découvrir à quel point la Chine n'étais pas à notre échelle et c'est ce qui, sans aucun doute, donne cette impression de vertige, et aussi de perte de repères. Mais ce n'est pas forcement qu'un sentiment diffus car les références humaines, sociales, géographiques, architecturales (liste non exhaustive) sont vraiment excessivement différentes, peut-être encore plus que ce que j'imaginais.
Je ne peux pas tout vous raconter d'un coup, bien sur, et comme j'ai 985 photos qui attendent sagement rangées dans leur répertoire (du mitraillage intensif, sans toujours prendre le temps du moindre réglage, d'où le nombre et parfois la piètre qualité, autant dire qu'il y a du déchet à exploiter !) je viens d'ouvrir une section "Carnet de Chine" pour recommencer virtuellement ce voyage et le partager avec ceux qui passeront par là.
Vous trouverez donc dans les prochains articles des temples chatoyants, des jardins sereins, des dragons effrayants, des spectacles colorés, des vélos et des carrioles en pagaille, des canards laqués, des pagodes antiques, des murailles infinies, des soldats figés, des buildings à perte de vue, des rues sombres ou multicolores et des visages, mais aussi des tas d'ordures et des bousculades…
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